Arrivée au carrefour du choix à prendre, de celui qui ne fait jamais plaisir, c'est à dire te confronter au dilemme que tu évites depuis une éternité il te semble, à savoir si tu préfères le pire ou le plus mauvais. Bon Dieu l'impression d'avoir fait du sur place et d'avoir devant moi une saloperie de boucle a l'infinie, est-ce trop demander que de vouloir la paix et la satisfaction d'avoir pour moi rien que pour moi un petit bout de quelque chose qui ne me glissera pas des doigts? Ai eu ma dose pour l'année et aimerais tant passer le cap du qui-ne-regardera-plus-en-arrière, pas la mer a boire que prier pour le laisser-passer, le tranquille-pour-un-temps, le foutez-moi-le-camp… Suis, ce me semble, embourber sans possibilités de moi même me dépêtrer, alors dites moi donc vous messieurs dames de bonnes fréquentation, comment peut-on à l'ère des libertés peu recommandées faire son deuil d'un évènement pas encore terminé?
L'anneau va se passer, la main ne sera plus maitre d'un quelconque destin et pitié je demande le salut pour tous les pêchés à venir qui seront bien pire dans leur devenir que ces quelques uns au lointain qui m'ont pourtant paru si tordus les jours de mauvaises grâces où comme toujours on s'imagine le fond du trou qui chatouille la plante de la personnalité. Comment aurais-je pu savoir que de cicatrices à m'infliger je n'en étais encore qu'aux prémices de la putréfaction des membres qui m'attendais. En ce jour de chienne de vie je ferme les yeux et espère avoir encore assez d'œillères dans mes tiroirs pour m'épargner la vision radicale que mon propre reflet va me renvoyer lorsque je regarderai de trop près le métal de la pureté qui décidément n'a que de mauvaises pensés á me renvoyer.
Ne me dites pas que quand il faut il faut, c'est trop de mauvais rêves en suspend et comment je m'y prends moi indécise jusqu'au sang? Hein? comment je m'y prends moi modèle d'instabilité pour me décider à lâcher prise et donner dans la normalité quand ce qui me semble le plus saint m'est interdit? Et comment je m'y prends moi quand toutes les meilleures années m'ont déjà été données? Quand tout essayer n'a pas été assez et que même les coups les plus tordus j'y ai pensé sans jamais avoir le cran de m'y confronter? On dit suis une fille de mauvais sang depuis mon premier grand changement et pour ma défense pas le moindre battement de cils à distribuer signe d'animosité, d'envies de faire dans la découpe du premier passant... On dit c'est plus du respect pour moi et même les gosses du quartier ont décidé de cesser les hostilités en pierres à m'écorcher... Que suis-je donc devenu pour que même un don de moi ne soit plus considéré comme un signe d'amour à distribuer?
Suis décidée à tout faire pour au moins être considérée, peu importe si au fond c'est pour de la dépréciation, veux pas retourner dans la boite-à-secret, le trou-à-oubli. Accord donné pour être le sous fifre de la cité s'il faut en passer par les vengeances à supporter, la peur à ne plus infliger, veux juste être, simplement exister...n'est ce pas, au regard de toutes les dernières merdes de cette année à m'écraser, la seule chose que j'ai jamais souhaité? Avoir la place qu'on voudra bien m'accorder qu'importe le prix à payer, seulement un espace, bout d'endroit d'une reconnaissance à installer auprès des êtres que je repousse tant en sachant bien au dedans que mon plus grand espoir n'à toujours été que bras dans lesquels me retrouver.
A la nuit tombée je guète les alentours, l'orage a fait fuir tous les badauds au chaud, la place publique est déserte et alors pas de meilleurs moyens pour leur montrer à tous que je veux être estimée. Chier! Pas besoin d'être diplômé pour comprendre que suis comme qui dirait: paumée. Alors je fixe le premier poignet à l'aide du clou rouillé (tout ce que j'ai pu trouver), puis le deuxième et pour finir les deux chevilles à envoyer d'un coup d'un seul contre la pointe sortante du pied de la croix en bien mauvais état. A présent je supplie le Très-haut pour sa miséricorde, je ne demande pas la charité mais si seulement on pouvait me cracher, me taillader, ou encore boukkaker… Mon corps est votre et je donne l'exemple par ce premier coup porté, nul besoin de m'épargner si moi-même je me fais saigner... Soyez cléments je ne demande qu'à ne pas être abandonnée...