Au réveil replonger dans mon sommeil pour combler le vide des jours à venir et tâcher tant bien que mal de brûler les heures solitaires auxquelles je ne pourrais pas indéfiniment échapper. Au lever le besoin de ne plus être qu’un, le regard posé sur les valises préparées pour le grand saut périlleux et le vide à l’intérieur de ne pas avoir auprès de moi Monsieur R mon brave compagnon, petit rongeur abandonné, qui n’a pas supporter mon dernier coup porté. L’espoir de peut-être un jour le voir sur le retour lui qui me suppliait de ne pas le laisser comme je me défais systématiquement des êtres sur lesquels je peux compter. Quant au soir, réaliser que le plus attachant va continuer de s’évaporer jusqu’au dernier nuage de tendresse à partager, que le lieu de vie me déserte et me pousse vers la sortie, et qu’il est décidément bien cruel de ne pas avoir de bras dans lesquels j’aurais au moins pu me retrouver. Vais tenter à l’avenir de détruire toutes les parcelles d’humanité qu’il me reste au dedans afin de voir si mes émotions pourraient disparaître par la même occasion.