Mademoiselle-ma-deuxième-personnalité s’est pointée aujourd’hui et m’a tenu la conversation en paroles d’encouragements. Ça c’est bien une première, un jour à marquer d’une caillasse blanche ou quelque chose comme ça suis plus bien sûre de moi sur ce coup là. Elle me dit : « ma siamoise tu sais que je ne suis pas toujours en accord avec les changements que tu opères ces temps-ci, un peu aigrie souvent oui, réactionnaire parfois aussi, mais je sais reconnaître mes torts. Cela dit si tu dois poursuivre tes expériences chirurgicales à plonger nos mains dans des entrailles inconnues j’aime autant que tu enfiles des gants, c’est vrai quoi pas dieu possible que tu ne vois pas les crevasses qui nous poussent sous les paumes ! Ce n’est pas du boulot, il y a à balayer devant chacune de nos portes…» Savais bien qu’elle me dressait dans le sens du poil avec ses efforts en offense à demi avoués, qu’il y allait forcément avoir aiguille sous roche. C’était de la surprise en-veux-tu-en-voilà qu’elle ait pas voulu encore me mettre des bâtons dans les roues. Le jour où tu seras assez forte pour contrôler notre mécanique interne-externe, tu feras comme bon te semble mais en attendant je reste maître de notre corps et tu devras t’y soumettre. Ça c’était envoyé ! Faut voir la tête qu’elle nous a fait emprunter, sûre que ça lui est resté en travers du cou (c’est peut-être pas vraiment ça là non plus), alors évidemment pas besoin de vous faire un dessin c’est reparti pour un tour, se faire toutes les saloperies à réinventer, des croche-pieds à la pelle, et nos deux visages à la même enseigne : bientôt recouverts d’écorchures par paquets…