29 Septembre: Jour du grand méchant loup

Ce jour je croise les doigts et bats le fer, pas le moment de bailler au corneille et surtout pas de ma faute à moi si le grand-méchant-chef à, ce matin, prit la pilule de trop, que même se mettre les deux doigts au fond de la gorge c'est dirait-on la meilleure solution. Tant pis va pour serrer les dents et prendre sur sois il faut savoir qu'on ne doit jamais se frotter à cette bête là…

28 Septembre: Jour d'oeuf sur le plat

Au réveil penser à remplir l'estomac pour la journée à venir, la mauvaise habitude n'est pas à prendre mais je peux bien faire une entorse au règlement après tout sur d'autres continents on dit le petit déjeuner c'est le repas le plus important de la journée alors va pour bacon et œuf sur le plat tant que je n'y passe pas plus de temps qu'il ne faut, rien est irrattrapable.

27 Septembre: Jour de décontamination obligatoire

Au réveil je me joins à la longue queue qui n'en finit pas, tout le monde en rang d'oignon, comme on dit, pas de quoi fouetter un chat c'est seulement une fois tout les six mois alors hop hop hop par paquet de vingt dans la chambre de décontamination, ici on entre sans l'habit et j'y vois là une nouvelle occasion de repérer les corps qui tâteront prochainement de mon envie de toujours plus découvrir.

26 Septembre: Jour de grand frère

Au soir je reprends une part de conseil familial, c'est que mon grand frère est dans la place et il se pourrait bien qu'il n'en fasse qu'à sa tête quand aux différentes envies qui me traversent alors ma fille c'est bien compris? Tu ne laisseras pas la décadence entrer dans ta vie. Ça pour sur qu'il a dû manquer une étape, un bout de quelque chose bien caché derrière les fagots… Méa culpa de gentille petite fille sage avant de revêtir mes habits de la nuit.

25 Septembre: Jour de premier réveil après l'oubli

Suis plus à une heure près de plus ou de moins dans ce lit alors disons qu'au matin déjà bien passé je préfère en ce dimanche-jour-de-Seigneur ne pas me soucier de la journée à demi écoulée en rêverie à m'inventer et décide une bonne fois pour toute de poser le pied au sol pour commencer ce qui doit être fait. Chier! Une putain de faille dans le parquet vais devoir faire appel  à des  professionnels si je veux que mon chez moi bien à moi reste accueillant comme il se doit. Et pour dire la vérité je n'ai ce midi absolument pas l'envie de relever mes manches, je peux bien m'autoriser rien qu'une fois la corvée à m'éviter.

24 Septembre: Jour de dernier réveil avant l'oubli

Au réveil j'arrache deux lattes du plancher et gratte le sol à grand coup d'ongles en veux tu en voilà, c'est que j'ai à y mettre une foule de souvenirs que je ne voudrais en aucun cas voir périr. Espérons seulement qu'au prochain réveil j'aurais la jugeote qu'il faut pour me questionner sur ce sol abimé et peut-être même la curiosité d'aller y déterrer les bons moments qu'on m'a enlevés.

23 Septembre: Jour de Twister

Au matin lever le corps disloqué de l'attrappe-mort et tenter de toucher pieds et genoux afin de m'assurer que le contrôle est encore entre mes mains et que je ne me réveillerai pas un jour prochain sans plus savoir comment j'en suis arrivée là.

22 Septembre: Jour d'incendie en la demeure

On dit quand tout fou le camps au dedans c'est l'heure d'aller allumer quelques cierges pour la rédemption ou une connerie du genre, on dit c'est pour se retrouver qu'il faut aller prier et qu'importe si tu es pardonné en bon premier le bon Dieu n'en à que faire de savoir si oui ou non ta conscience à perdue quelques kilos. Au soir je rentre penaude en la demeure où j'aurai seulement la possibilité d'allonger mes membres en feu qui n'auront décidément par ce biais, aucune chance d'arrêter de brûler.

21 Septembre: Jour de décrochage scolaire

Suis pour la dernière fois du mois, j'y compte bien chose promise chose due, affublée d'un petit navet à éduquer, c'est que la loi est finalement passée: l'école est supprimée et chaque enfant devra faire ses preuves sur le terrain comme on dit c'est le mieux pour se construire une personnalité à toutes épreuves.

20 Septembre: Jour de fatigue chronique

Ce jour décider d'ouvrir à nouveau la boite-aux-pillules-magiques et gober son contenu d'une traite histoire de redonner au corps le coup de peps que je ne suis pas capable moi-même de lui insuffler sans en passer par les drogues si habituellement consommer par la majorité des gens de la cité.

19 Septembre: Jour de déplacements en rythme

Cinq six sept et huit, on dit perdre le compte ça fait des nœuds dans les jambes et mes jambes à moi Dieu seul sait qu'elles ont démissionnées, alors un bon coup de pied au cul à me mettre et quelques heures de rattrapage supplémentaires, je me dois au prochain pas décalés de savoir au moins compter sur le refrain.

18 Septembre: Jour de tortillas-con-patatas

Au soir je m'installe confortablement où le vue me semble la plus dégagée c'est qu'un nouveau grand affrontement va se jouer au porte de notre cité et je ne voudrais en aucun cas en perdre une miette alors va pour sortir le petit appareil en plastique bleu et noir que tout le monde me demande à quoi ça peut bien servir, le jour arrivera où les questions n'auront plus à se poser car les réponses seront toutes étalées.

17 Septembre: Jour de reprise de l'activité à pédale

Chers citoyens la roue tourne alors pas de quartier, ce jour je prends la décision de mettre un grand coup de pédalier dans la fourmilière et qu'on ne vienne pas me faire la morale, j'ai bien assez à faire de ce côté-ci sans que ces messieurs dames trop-propre-sur-eux viennent y ajouter leur grain de sel.

16 Septembre: Jour de cul-pas-habilité

Au réveil la nuit a été longue d'une journée trop courte sur patte et je me dois aujourd'hui de faire dans l'efficacité pour me rattraper en retirant ceinture et autre couture et en montrant tout simplement mon cul à tous ces inconnus qui, peut-être, voudront bien y voir un appel singulier d'une envie de baiser.

15 Septembre: Jour de rien du tout

Ce jour je prends le temps de réaliser que le trou ne sera pas assez grand avant un moment, c'est qu'il y a encore un long chemin à faire avant que je ne puisse foutre la paix à ces messieurs dames en quête de tranquillité.

14 Septembre: Jour de remise en question justifiée

Jour de trop de chevaux dans l'écurie et de pas assez de bon lancés de dés pour les faire sortir alors attendre sagement que ce soit à mon tour de jouer et qui sait au fond si ce n'est pas moi qui ai toujours eu un travail à faire de ce côté là, qui me dit que le mal qui ronge notre cité ce n'est pas moi qui lui ai infligé? Jour d’œillères à me retirer suis pour sur la nouvelle plaie des habitants de la cité et dois cesser de vouloir les protéger quand un soir de goutte d'eau trop acides je me rends compte que la seule qui est jamais été à éventrer je la vois chaque matin dans mon reflet. Je demande le grand pardon auprès de ces messieurs-vide-bonheur-et-soutien pour leurs mains tendues que je ne sais que ronger et empoisonner. Comment comprendre qu'on reste à moi tout collé quand je ne sais offrir que complications et désolations, suis dans l'incapacité d'interpréter ce qui m'est expliqué mais doit sans plus tarder décider quoi faire de tout ce que j'ai gâché. Je n'étonnerai personne en ajoutant: deux trois dizaines de paquets de cigarettes pour la soirée histoire de mettre le vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre, vingt-cinq…quarante-sept et quarante-huitième coup de pelle dans la terre. J'espère bien y passer toute la nuit et estimer le trou assez profond au petit jour pour m'y dissoudre et y gagner le droit de ne jamais avoir eu à savoir si j'étais la-demoiselle-qui-en-a-bien-trop-fait ou la-mauvaise-sans-qui-aucun-héros-ne-pourrait-exister.

13 Septembre: Jour de pleine lune

Cette nuit je range par ordre alphabétique ma déjà-bien-grande collection de viscères en réfléchissant bien fort aux différents moyens mis à ma disposition pour les conserver, c'est que les restes sont pour certains en putréfaction et je ne voudrais pas attirer l'attention en affichant une odeur suspecte que j'aurais bien du mal à expliquer… Nom de Dieu j'ai jamais été douée pour faire des bocaux et comme on dit, c'est un manque à gagner…

12 Septembre: Jour de silence tellement pas mérité

Et une barre de plus à ajouter au tableau des jours dépourvus de liens qui force le destin, pas de ma faute si dans mes tiroirs je ne peux aujourd'hui rien promettre en échange d'un bout de conversation à me tenir, la faute à pas de chance pas de chance si le sous ne me permet pas d'acheter la compagnie  amicale d'un échange tout douillet alors disons deux trois dizaines de cigarettes pour la soirée histoire de mettre le vingt et unième coup de pelle dans la terre, qui sait jusqu'à quel point je devrais m'intoxiquer pour pouvoir m'engouffrer dans ce trou sans risque aucun de me relever?

11 Septembre: Jour de retour sans détour

Au lendemain d'une nuit presque blanche je demande auprès de ma hiérarchie le jour de congé bien mérité, c'est que de services je n'ai encore rien réclamée et ma jauge de liberté commence à me faire saigner sans parler de Monsieur-le-vide qui ne m'a pas lâché alors serait-ce trop demandé qu'une journée à m'accorder? Chier, vais une nouvelle fois devoir retirer le bas pour qu'on me donne ce qui me manque au-dedans, à savoir juste du temps, du temps pour moi et mes besoins apparemment impossible à satisfaire.

10 Septembre: Jour d'alliance et d'alliés bien laids

Messieurs dames il semblerait que le message soit mal passé quant aux ordres que j'ai donnés pour éradiquer le mal qui ronge notre cité. J'avais pourtant précisé que tous les déchets devaient être retirés de nos pavés il serait bon alors qu'on m'apporte ma tenaille et mon cutter, comme on dit, on est jamais mieux servit que par soit même.

09 Septembre: Jour de comportement à haut risque

Ce soir j'avoue à Monsieur B, mon psychiatre par défaut, que si je ne suis venue qu'une fois à lui c'est par peur d'aller trop bien par la suite et que de positifs diagnostiques je ne souhaite pas m'enticher alors va pour une confession sur le canapé d'une envie qui murie de laisser place à une nouvelle génération qui serait à même de prendre le relai sans cracher le sang que je ne peux m'empêcher de divulguer ces temps-ci.

08 Septembre: Jour de défaite par K.O.

Au jour d'une pluie trop fine j'envisage l'interruption immédiate et définitive de l'appât des petits espoirs qui me poussent au dedans à vouloir toujours trop en faire, à vouloir trop tenir, à vouloir trop essayer alors merde va pour jeter l'éponge d'un mur trop bien érigé qui me fait la nique et n'est pas sans me rappeler qu'au soir certain se feront la conversation quand moi j'inventerai pour la énième fois un Monsieur-n'importe-quoi pour combler le vide que j’essaie tant bien de reboucher… Et bien le bonjour aux dissidents mécontents du changement.

07 Septembre: Jour de ficelle trop tirée (et quand on tire trop, la ficelle casse)

Au soir je gravis la dizaine d'étages qui me sépare alors du haut de la tour des supplices bien peu fréquentée par ces temps (soit disant) d'opulence et de bienveillance (mouais…) où seule je vais pour crier à m'arracher lèvres et palais, les pêchés qu'on m'a dernièrement attribués. Seigneur cette-fois je jure (et c'est pas souvent) que de mauvais exploits à me narrer (encore un mot savant) je ne revendique en aucun cas la maternité. Pour ma rédemption qu'on m'apporte un revolver sans oublier les munitions (bang bang).

06 Septembre: Jour de gribouillis sur page blanche

Putain de Nom de Dieu de merde, la belle affaire! Ce jour j'ai remis le couvert quant aux grillages à me recouvrir la peau, j'avais annoncé que désormais après le sale coup digéré je resterais seule maitre de ma page blanche à gribouiller, maintenant C'EST FAIT!

05 septembre: Jour de stage

Ce jour où le travail me fait le clin d'oeil en promotion à m'élever je replonge dans les souvenirs de rentrée où les cahiers comme les feuilles de papier sentaient le neuf et où prête à tout pour m'immiscer jusqu'à la deuxième marche, je rampais et lavais sol et parquet dès qu'on me le demandais. Les temps n'ont décidément pas changées…

04 Septembre: Jour de vidange

J'ai en tête au petit matin la journée qui va s'écouler, longuement, sans nouveaux grands changements, d'un ennui accablant, pas tellement bandant… alors autant profiter du sommeil pas réparateur, de celui qui te garde au lit avec espoirs peut-être de faire un autre rêve qui viendrait s'ajouter à la longue liste des flux d'images éphémères bien plus intéressant et captivant que le film de ma propre vie. 

03 Septembre: Jour de troisième parallèle

Et si je trace la droite jusqu'au contour des situations pas franchement nettes du moment est ce que j'y trouverais bien le bon chemin à emprunter? Sachez qu'il se peut ces jours-ci que je manque cruellement de discernement alors va pour un tour les yeux fermés à tâter le goût du risque.

02 Septembre: Jour de talons hauts

A l'aube je marche le pied nu, les souliers c'est assez pour la journée et tant pis pour les quand-dira-t-on je ne vais tout de même pas m'user la voûte plantaire pour ces messieurs dames.

01 Septembre: Jour de festivité sur pâte d'amande

Ce jour j'ai à saisir les occasions à ne pas rater pour faire tout bien comme il faut et décrocher la médaille du mérite qu'on ne donne ici bas qu'à ceux qui s'en sont donné les moyens alors c'est sortit en grandes pompes et préparation de mon moi en douceur à m'attribuer pour la journée, c'est que je ne voudrais pas gâcher une si belle opportunité d'être épinglée.