L'opportunité d'écrire ça peut se saisir au moins une fois par jour

L'opportunité d'écrire ça peut se saisir au moins une fois par jour...

Récits journaliers d'un personnage féminin inspirés d'observations et de moments de vie complètement détournés du sens réel afin qu'on y perde toute notion d'une quelconque ordinaire et sommaire réalité. Assemblage de mots tordus dans tous les sens, avalés recrachés et enfin ici proprement déposés. Ou pas.

30 avril 2011

29 Avril: Jour d'entretien des espaces chaires


Aujourd'hui la pelle à raboter par le manche je prends le temps qu'il faut pour ne plus m'enfoncer les éclis mal intentionnés dans ma paume de main droite c'est qu'il va falloir creuser un trou bien assez grand pour y mettre la dernière mauvaise nouvelle qui me pèse sur les épaules à savoir celle qui craque ma peau, mon visage et qui donne de la frustration au-dedans. Tant pis pour l'envie de dire les mots vrais par la franchise je mâche le chewing-gum un temps, un long temps le même chewing-gum sans le recracher, un moyen comme un autre de m'empêcher, et de parler, et d'aller me fourrer dans les sales affaires que je pourrais vouloir atteindre pour oublier. Alors deux trois dizaines de cigarettes pour la journée j'en profite pour mettre un huitième coup de pelle dans la terre. Maintenant que  le manche est raboté il se pourrait que je ne m'arrête qu’à la tombée de la nuit.

29 avril 2011

28 Avril : Jour de petits fours et grands plateaux


Rencontre avec les grandes pointures de la cité on me dit tu dois passer au maquillage c’est comme ça qu’on fait ici pas moyen de passer la porte sans ça, alors très bien si c’est la condition à souscrire je veux bien m’y coller mais qu’on ne m’en demande pas trop voyez-vous c’est que ma partition à jouer au sein des grands-hommes-tant-convoités n’est pas si épaisse que ça et je ne voudrais pas perdre un temps fou en robe et bonnes manières à me faire entrer pour seulement quelques minutes de regards à échanger… Attendons la suite qui sait parmi ces invités il se pourrait que j’ai quelques bonnes idées qui me poussent à savoir fouiller au-dedans des corps luxueux afin de trouver peut-être un petit quelque chose à me mettre sous la dent.

28 avril 2011

27 Avril : Jour de souffle coupé


Réveil en concentration et regards délicats posés sur les corps en mouvements-dansés qui m’étonnent toujours et que je connais pourtant si bien après tant d’années passées à les dessiner dans l’espace. Au-dedans c’est de l’émotion d’avoir à repenser au pourquoi je veux tellement ressembler à ses vieux messieurs, l’impression d’avoir vécu ce qu’il y avait à prendre sans payer en retour par le sous si difficile à s’octroyer quelque soit le temps qu’on a à traverser. Alors je fais le mouvement du pied, le cercle de la main et j’essaie tant bien que mal de panser les espaces à remplir en sautant jambes tendus et en n’oubliant surtout pas que moi aussi j’ai encore un pouvoir caché quelque part au fond là ou seul ma tenaille et mes pinces seront capable d’aller dénicher l’incroyable mais pourtant vrai que j’ai dissimulé en même temps que toutes les déchirures que j’avais à étouffer…

27 avril 2011

26 Avril : Jour d’essai il faut bien le dire


Jour en tentative d’écriture quand je ne suis plus en possession de mes moyens, c’est bien l’occasion à saisir pour raconter les derniers évènements à ne pas manquer alors oui on peut parler à tords et à travers dire que la prononciation n’est pas la plus convenable mais bordel c’est enfin un essai concrétisé il faut bien le dire suis complètement bourrée ! Et ça c’est de la réussite enfin de pouvoir annoncer qu’il y a des états seconds que je peux parfois éprouver. Youpi ! Vais en profiter pour vider par l’estomac les bocaux douteux que feu ma grand-mère m’a légué et qu’en toute banalité d’ordinaire de vie ni trop-souriante, ni trop-accablante je n’aurai évidemment jamais touché. Merde ça date quand même de l’après guerre c’est truc là ! Alors gloups, et en cas d’indigestion je n’aurai qu’à mettre mes deux doigts au fond de ma gorge, qui sait ça pourrait peut-être m’aider quoi qu’il arrive pour passer une nuit pas trop agitée…

26 avril 2011

25 Avril : Jour de câlins défectueux


Jour en essai de sociabilité afin de ne pas trop m’éloigner de toutes civilités c’est le prix à payer pour ne pas dérailler quand on commence à entreprendre des changements tels qu’ils nous font perdre pieds. Nom de Dieu combien faudra t-il serrer d’enfants le cœur sur les lèvres avant de pouvoir recharger la jauge en sainteté d’esprit et enfin passer mon chemin ?

25 avril 2011

24 Avril : Jour des deux visages


Mademoiselle-ma-deuxième-personnalité s’est pointée aujourd’hui et m’a tenu la conversation en paroles d’encouragements. Ça c’est bien une première, un jour à marquer d’une caillasse blanche ou quelque chose comme ça suis plus bien sûre de moi sur ce coup là. Elle me dit : « ma siamoise tu sais que je ne suis pas toujours en accord avec les changements que tu opères ces temps-ci, un peu aigrie souvent oui, réactionnaire parfois aussi, mais je sais reconnaître mes torts. Cela dit si tu dois poursuivre tes expériences chirurgicales à plonger nos mains dans des entrailles inconnues j’aime autant que tu enfiles des gants, c’est vrai quoi pas dieu possible que tu ne vois pas les crevasses qui nous poussent sous les paumes ! Ce n’est pas du boulot, il y a à balayer devant chacune de nos portes…» Savais bien qu’elle me dressait dans le sens du poil avec ses efforts en offense à demi avoués, qu’il y allait forcément avoir aiguille sous roche. C’était de la surprise en-veux-tu-en-voilà qu’elle ait pas voulu encore me mettre des bâtons dans les roues. Le jour où tu seras assez forte pour contrôler notre mécanique interne-externe, tu feras comme bon te semble mais en attendant je reste maître de notre corps et tu devras t’y soumettre. Ça c’était  envoyé ! Faut voir la tête qu’elle nous a fait emprunter, sûre que ça lui est resté en travers du cou (c’est peut-être pas vraiment ça là non plus), alors évidemment pas besoin de vous faire un dessin c’est reparti pour un tour,  se faire toutes les saloperies à réinventer, des croche-pieds à la pelle, et nos deux visages à la même enseigne : bientôt recouverts d’écorchures par paquets…

24 avril 2011

23 Avril : Jour de réorganisation


Jour où monsieur-mon-interlocuteur fout le camp en deux temps trois mouvements, c’était bien la peine d’user du pouce en appuyant sur les boutons. Puisque c’est comme ça je fais du rangement dans mon chez moi bien à moi, trier les ustensiles dernièrement acquis par ordre alphabétique pour les ajouter à ma collection d’objets tranchants j’avoue qu’il était grand temps, finissais par plus pouvoir avancer dans tout ce foutoir. Nom de Dieu c’est un beau bordel accumulé il va falloir relever les manches et s’équiper en cigarettes à griller, vais y passer une partie de ma nuit.

22 avril 2011

22 Avril : Jour de prise de conscience


Mieux vaut tard que jamais pour essayer de se faire sourire la vie tous les moyens sont bons pour ce genre de décision, alors on tente coûte que coûte de rattraper ce qu’il y a à rattraper, raccrocher les wagons comme on dit après tout c’est toujours un essai de petits bonheurs à faire redémarrer.

21 avril 2011

21 Avril : Jour de frontière à franchir


Sens bien que le vent n’a pas vraiment tourné, que toute cette comédie c’était pour mieux m’apprivoiser et me faire croire à l’impossible alors retour aux bons vieux remèdes de grands mères, il n’y a que ça qui marche à vrai dire, oh faut pas le prendre mal, c’est que la confiance en la jeune-humanité et les messieurs-en-habits-bleus est perdue cause de coup de couteaux dans le dos alors je préfère désormais m’en tenir au strict minimum. Ne pas passer par la régularité quant aux affaires mortuaires à régler ça c’est un vrai nouveau grand changement. Vais emprunter les chemins de la criminalité et des règlements de compte à l’ancienne, ça ne sera pas du tout-beau au final mais justice sera rendue quitte à me faire descendre et finir au fond du trou. A présent c’est chacun pour soit…

20 avril 2011

20 Avril : Jour d’arythmie


Ce jour pourquoi le pincement durable que je n’avais pourtant pas réclamé ni même provoqué par masochisme mal placé, de la douleur morale qui ne s’efface pas comme un bleu, on ne me facilite pas la tâche à moins penser à mon ancien moi, à presque plus vouloir changer alors je détourne le regard un temps et espère qu’on me foutra la paix sous peu, pas évident de serrer les dents au centre de tant de vivants encore heureux qu’on me fasse cadeau de quelques minutes de noir total à savoir mon enclos de dépressurisation où je ne peux que craquer et tant pis pour les mains qu’on pourrait me tendre au grand jour si j’en décidais, je ne saurai de toute façon pas comment les réceptionner.  

19 avril 2011

19 Avril : Jour de chimère


Réveil en remémoration du scénario élaboré pendant la nuit, un rêve de plus ou je lâche prise et meurs par choix sur le bas côté d’une chaussée saupoudrée d’éclats de verre. C’est pas de l’angoisse pour être franche plutôt un amusement et de l’excitation à l’idée d’aller me coucher au nouveau soir pour découvrir ce que je serai capable d’inventer cette fois. Nom de dieu ça me fait tellement pousser le rire au-dedans de voir mon cadavre déchiqueté, éventré, décapité bruler, en somme traverser toutes les morts possibles, quel pied ! Mais…est ce que c’est vraiment saint ?

18 Avril : Jour de hublot protecteur-malfaiteur


Trajet retour tout tracé vers mon-chez-moi-bien-à-moi c’est de l’indécision au-dedans, pas moyen de comprendre les images et mots en désordre qui me passent par le crane, nom de Dieu suis pas foutu de trouver un havre de paix où que je pose le pied. Encore heureux que mon voisin de droite sois tout de plastique et de frontière en pierre, un appui récolté pour replonger dans mon mutisme à moi de celui qu’on me reproche de privilégier à l’humain. Ai bien peur de ne pas être guérie malgré la sueur que j’ai laissé couler sur les remparts extérieurs de mes points de repère. C’était à prévoir…tant pis.

17 Avril : Jour où j’oublie la muselière


Un jour à donner de la franchise, de celle qu’on regrette presque d’avoir libérée à la réflexion. Encore toi mon salaud et ta représentation du « moi », un coup à me retenir de laisser aller la mécanique interne à toutes les dépréciations possibles. Aujourd’hui je peux en faire trop, bien plus qu’il ne faut, la permission est accordée c’est mon jour de chance ! Oh ça oui parfois l’avis-fait-le-moine, le vocabulaire pas-propre-sur-lui s’en réfère au corps qui le profère, alors OUI ! Donnez de la voix, lapidez la mauvaise langue que je suis, j’offre pour les quelques secondes à venir la permission de recracher par rebonds légitimes les saloperies que j’envoie en flux continu… Après tout je ne mérite moi-même guère plus que l’image que je renvoie.

16 Avril : Jour de trop bonne attitude


Tentative d’expérience LB 18, encore un jour à tremper dans les degrés sans conséquence direct sur les membres atrophiés. Bordel c’est pourtant pas mettre les petits plats dans les grands que de s’attendre à une perte d’équilibre, au moins un petit quelque chose du ridicule ? Un échec supplémentaire à cocher sur le calendrier des essaies de drogues par paquets. Nom de Dieu jusqu’où faudra t-il aller pour sentir le mimétisme rien qu’une fois, faire comme tout le monde on dit…en attendant c’est le corps qui en prend un coup-pour-rien, alors deux trois dizaines de cigarettes j’en profite pour mettre un septième coup de pelle dans la terre.

15 Avril : Jour où je tombe le masque


Oyé oyé riverains affamés cette fois j’ai fais dans le tourisme engagé, les jours de grandes habitudes suis plutôt du genre à rouvrir mes cicatrices, à me frotter au sang contre les murs des ruelles trop sombres, de-celles-qui-sentent-le-rance et que tout vivants porteur d’un esprit sans heurt esquiverai par intérêt. Mais c’est un jour inédit –c’est pas souvent youpi- alors les pieds dans la flaque d’eau infinie, le coup d’œil par rétines interposées, et un pied devant l’autre pendue aux bras de monsieur le bonheur qui me balance son refrain en-veux-tu-en-voilà. Oyé oyé messieurs dames sachez en profiter demain au levé ré-enfilerai ma tenue des jours crasseux, c’était pas aguicher pour moins donner, non, mais faut pas déconner j’ai une réputation à tenir.

14 Avril : Jour de proposition incandescente


Jour en rougeurs qui poussent là où le blanc manque c’est bien normal quand la-demoiselle-aux-cheveux-rasés me fait la requête du dessous de la ceinture illustrée par des mots d’une autre époque presque en poésie érotique, à savoir quémander ma nourriture intérieure et kidnapper ma naïveté. On dit je crois un coup à la sauvette, c’est de ça dont-il s’agit alors oui, pourquoi pas d’accord, mais pas de discussion le mélange des fluides et la connexion des corps me suffisent plus qu’on ne croit. Si c’est entendu, marché conclu. Une nuit de moins à passer seule c’est toujours ça de gagner.

13 Avril : Jour d’urbanisme


Jour en disponibilité totale pour le nouvel espace à conquérir, c’est bien comme ça qu’on dit, il faut en passer par les portes de garages tunées et les ponts en chantier sous lesquels traverser, un morceau d’étrangeté à saisir et à accrocher à mon tableau des découvertes où les trous à combler risquent de se faire rares à mon retour. Ben oui c’est qu’il y a de la pellicule par kilo et promis chacun y trouvera son compte. J’agrandis ma collection de petites vignettes en représentation des bordures lointaines de ma cité, la question qui reste en suspend cela dit est de savoir si oui ou non je dois étendre mes expériences en découpe des corps aux messieurs dames qui vont avec ? C’est une nouvelle grande décision à prendre…

12 Avril : Jour de relation réengagée


Déjeuner en altercation avec Monsieur mon Seigneur, je lui dis que le lieu de culte a été sagement repensé et qu’enfin je m’y retrouve dans la boite à prière, que ça me fait un peu plus d’air pur à respirer, de branches en hauteur démesurées derrière lesquelles me planquer pour brûler mes paumes de mains en adjurations sincères. C’est bien de ça dont-il s’agit, donner à chacun ce qu’il vient chercher. Lui il me dit : « doucement demie-fidèle, tu ferais bien déjà de couvrir ces espaces de peau en surplus, on n’est pas dans un bordel ici…c’est un oubli à ne pas commettre vois-tu ». A ça je lui réponds que si c’est sur ce terrain qu’il veut me mener je ne vais pas m’en détourner, s’en suit des « tu peux te foutre au cul tes rites et tes voûtes » du tac au tac « je t’emmerde » qu’il me dit le con : ah…Monsieur mon Seigneur et moi depuis les dernières querelles on a su trouver notre mode à nous. Au sortir c’est sourires cloués par crucifixion de part en part. On s’est retrouvés.

12 avril 2011

11 Avril : Jour de petite satisfaction


Jour de lecture assidue ça m’en a donné du plaisir à faire entendre mes mots ; de ceux qui sont tout-tordus, qui mettent les cerveaux mal à l’aise et qui font écarquiller les yeux des badauds comme j’aime. Alors hop hop hop au travail, encore, toujours faut pas s’endormir c’est là où tout peut commencer après tout qui sait si ça ne pourrait pas devenir mon petit talent à moi ? Et puis merde quoi, c’est peut-être aussi le début d’un nouveau grand changement… Attendons de voir.

10 avril 2011

10 Avril : Jour de première bougie funeste


Y’a des anniversaires qui font pousser la misère interne et ça gratte tout-là ou il faut pas dans les conduits. Y’a beau souffler sur les plaies dans l’idée que ça se tasse -pourquoi pas après tout- mais c’est pas de la réussite. Ça non. Y’a que la grande flamme de la bougie qui s’éteint et qui manque pas de te rappeler que tes beaux jours en ont fait de même... c’est dégueulasse…la chienne !

09 avril 2011

09 Avril : Jour de bataille à poursuivre


Réveil en dislocation d’un de mes membres, ça tire. Ça fait de la souffrance nom de dieu. Pour sûr que ça faisait longtemps que le corps ne m’avait pas barré la route, encore un coup de ma deuxième personnalité qui dit qu’elle m’a foutu la paix bien assez longtemps et que les représailles doivent avoir lieu aujourd’hui. Se battre en faveur de mes nouveaux grands changements c’est pourtant bien moi que ça regarde non ? Enfin c’est vrai qu’elle est moi elle aussi, elle ou moi enfin moi et elle : chier ! Encore une bataille à mener sans savoir vraiment qui va l’emporter, se peut que cette fois-ci je ne sorte pas triomphante… bah oui je pars avec mon bras qu’a foutu le camp et sans monsieur-mon-soutien qui me manque cruellement et ne me reviendra pas de si tôt. Alors en avant pour le combat, hésite encore à passer en première ligne et laisser un premier temps, en tout cas, l’avantage à mon adversaire. On verra bien si la motivation me revient, on peut toujours rêver…

08 avril 2011

08 Avril : Jour de grande imagination


Réveil tardif avec l’envie toujours d’aller frapper à une porte au hasard dans une rue au hasard par curiosité de voir ce que j’y trouverai en fonction de toutes les probabilités qui s’offrent à moi, pas faux que le taux de chance ces derniers jours a été faible alors c’est le moment de profiter en surfant sur la vague qui sait peut-être que je vais y gagner l’affaire du siècle. Ben voyons…

07 Avril : Jour de manque


Jour en amoncèlement des morceaux de sucre sur le rebord de la table, on verra bien jusqu'à combien ils seront capable de tenir et ils montent haut les petits légos 18, 19 il n’y en aura bientôt plus dans la boite, 20, 21 incroyable ça tient 22… plus rien au-dedans, comme un vide à l’intérieur de ne pouvoir jouir de l’expérience dans son entier, ça crève le cœur et coud la bouche. Il me manquera toujours un bout de quelque chose maintenant. J’étais si près, je pouvais toucher et sentir le tout-beau-tout-chaud ; ça m’a glissé des mains…plus rien.

07 avril 2011

06 Avril : Jour de signatures


Jour où on paraphe, on griffonne le nom barré d’un coup de crayon et surtout on n’oublie pas se plaindre. Ça pour sûr, c’est le plus important aujourd’hui faut pas lésiner sur les mots à employer : plains-toi, plains-toi, plains-toi ma jolie il était temps d’aller brasser le qui-pu-d’ici, que même ma deuxième personnalité pourtant pas tellement d’une grande agressivité elle a rien compris au pourquoi de la passivité prolongée… Bah oui on fait ce qu’on peut et… Yes we can !

05 avril 2011

05 Avril : Jour de répétition


Jour en apaisement des peurs de Monsieur R qui croit dur comme fer que je vais le laisser au plus offrant le jour ou je partirai. Te l’ai déjà dis cent fois mon gars, ai plus d’autres mots dans le fond de mes poches pour te faire entendre raison et ne me balance pas ce regard ou c’est de la honte à l’intérieur qui va m’arriver, de la honte d’avoir partagé avec toi mes plus grands secrets alors stop ne fait pas ton rongeur et sois juste là, promis qu’il y aura une place pour toi dans mon sac et ne remet plus ma parole en doute quand elle est donnée c’est pas pour du chiquet ok ? Allez encore une fois, on a assez essayé maintenant c’est la bonne : rapporte la balle.

04 avril 2011

04 Avril : Jour de destruction massive


Jour où l’on fait sauter les vieilles barres d’immeubles on dit c’est pour faire de la place dans la cité, alors dehors les sans-abris vous trouverez bien un pont sous lequel vous planquer c’est qu’il y a des familles entières à replacer et tant pis pour les souvenirs liés aux objets qu’on n’a pas prit la peine de sauver. Pour celui qui veut, les décombres sont accessibles au public de 9h30 à 15h30 ce jour et pas un de plus.

03 avril 2011

03 Avril : Jour de visite au parloir


Jour où l’on m’accorde seulement quelques minutes pour parler à l’enfermé c’est chacun son tour et ce mois-ci c’est pour ma pomme, on dit ça reste de la famille et c’est sacré la famille pas vrai ? Alors peu importe la cause il faut venir entretenir les liens et je dois y mettre tout mon cœur, oh c’est pas un problème quand on sait que j’ai fais bien pire, me demande simplement si, dans l’hypothétique cas où l’on découvrirai tous mes secrets, mes proches seraient à même de venir me tenir la conversation.

02 avril 2011

02 Avril : Jour d’approche du deuxième grand sacrifice


Réveil en continuité du sommeil pas dépensé, ça fera du crédit pour plus tard une avance sur engagement une promesse de plus à faire tenir, c’est pas tellement pour contredire qu’1 plus 1 ça fait 2 ou 11 qui sait au bout-du-bout-des-comptes c’est jamais du pareil au même alors j’agrippe le premier et le deuxième 1 je les renverse de la tête aux pieds et les crochète à ma bouche : aujourd’hui on m’a ferrée par deux. Faut dire c’est pas pour du n’importe quoi, un petit vaurien ni risquerai pas sa main, dois élire qui va vivre ou mourir et ça tire des deux côtés, chier ! Corneille mon salaud tu m’en donnes du fil à retordre du sacrifice à éprouver de la petite monnaie à pas rembourser… La logique commune voudrait que je noie le malpropre-pas-beau-plus-net qui me veut dans sa vie pour l’affable-tout-beau-tout-doux qui me raye de sa liste. Laissons passer les jours, peut-être, si la chance me fait le clin d’œil, je n’aurai pas à faire le sacrifice opportun… Mais les miracles on le sait bien sont de plus en plus rare ici bas…

01 avril 2011

01 Avril : Jour de maternelle


« Moi quand j’serai grande j’serai chanteuse » que je disais à la madame-à-la-craie quand elle me demandait. Y’avait du pompier et surtout du policier par paquets de douze, et c’est un jour à se rappeler les bons souvenirs de l’ère des-bouts-d’hommes-pas-hauts-sur-pattes alors on en revient toujours à la même chose au final à savoir manger ses crottes de nez, passer du bon temps au coin le scotch sur la bouche, et coller les poissons dans le dos… La madame-à-la-craie oh ça oui elle me grondait et c’était le bonnet d’âne assuré pour avoir couper la couette de la voisine juste pour me faire pousser le rire à l’intérieur. Nom de dieu on savait vivre à l’époque et le monsieur tout-tordu avec son grand imper qu’on croisait à la sortie tous montés sur nos bicyclettes, bien sûr que non qu’il nous faisait pas peur, que même si papa et maman avaient pas dit tout le temps d’éviter la conversation avec les inconnus on l’aurai suivit les yeux fermés : je jure sur la tête du grand frère que la vie à la maternelle c’était du tout cuit et sans croiser les doigts dans le dos messieurs dames ! Et puis ça grandit, c’est plus pardonné de la même manière, ça se fourre dans les coins sombres des emmerdes à pas titiller, ça finit le cœur en vrac et le corps au poste. J’aurai surement dû dire « princesse » le jour du choix de vie, ça pour sûr que j’aurai eu un autre destin ! voilà voilà…