L'opportunité d'écrire ça peut se saisir au moins une fois par jour

L'opportunité d'écrire ça peut se saisir au moins une fois par jour...

Récits journaliers d'un personnage féminin inspirés d'observations et de moments de vie complètement détournés du sens réel afin qu'on y perde toute notion d'une quelconque ordinaire et sommaire réalité. Assemblage de mots tordus dans tous les sens, avalés recrachés et enfin ici proprement déposés. Ou pas.

31 janvier 2011

31 Janvier : Jour de scotch sur la bouche


Suis passée par le mauvais foyer ai pas compris le règlement dans les temps et bing prends ça, une torgnole par-ci par-là. Oh ça va me rendre plus forte j’me dis au fond c’est pas faux je m’y fais plus vite que je l’aurais cru, et au bout du chemin c’est comme un rien mais quand je passe la main sur la joue accidentée c’est plus du vivant que je sens de la peau morte tout juste un amas de carne dans l’à-peu-près. Les crache sans difficultés mes violences verbales sous l’oreiller dans l’intimité c’est toujours moins risqué seulement faut se méfier en vrai le revers l’est jamais bien loin et pas moyen de l’esquiver celui-là non plus tu dois faire la queue comme tout le monde petite gamine c’est chacun son tour même si ta place t’es prête à la céder sans mauvaise volonté faut pas croire que tu t’en tireras comme ça. Ai eu chaque jour ma ration quotidienne à coup de tournevis trop bien lancés, nourriture pour chien à pas gaspiller et oui j’oubliais, parfois rien de tel qu’un bon coup de poing la faute à pas de chance pas de chance c’était pour me la faire entrer la bonne conduite qu’il disait pour pas me laisser pousser sans la corriger l’erreur de jeunesse. L’a fallu en faire des essais pour ravaler les sentiments bien au-dedans, le scotch sur la bouche c’est ce qui fonctionne le mieux, alors faut pas m’en vouloir mon tout-beau si vingt ans après mes chagrins je les gardes bien au fond dans mes coins c’est pas pour t’emmerder seulement je sais pas faire autrement.

30 janvier 2011

30 Janvier : Jour sans scrupules

Décidément les dimanches jours de seigneur sont sacrément impénétrables il n’avait pas tord le gars que j’ai jamais tenu à écouter en grandes paroles approuvées par le Saint-Père lui-même, et aujourd’hui on se retrouve vous monsieur-l’homme-d’église et moi la-femme-presqu’un-peu-vertueuse au milieu des crucifix et bougies en fin de vie. Ce n’est pas une oreille attentive que je vous réclame, de ce côté-là non merci je préfère m’en tenir au minimum, je viens chercher mes réponses, sachez que des prières j’en ai adressées au tout haut, monsieur-votre-patron, et que de retours je n’ai encore reçu un traitre mot. Monsieur-l’homme-d’église je viens vous demander conseils quant à la bonne posture à adopter les bons mots à proférer pour qu’enfin le salaud-d’en-haut daigne me faire signe, j’y ai droit bordel ! Vous savez bien que d’expériences je suis démunie et si je dois y mettre la forme tout-bien-comme-il-faut alors je n’ai aucune chance suis dans la merde jusqu’au cou. Me suis fais chier à passer le seuil d’un lieu qu’autrefois je m’interdisais, oh c’est de l’emmerdement pour être franche mais j’y tiens à ce changement là alors ne me refusez pas la tentative en me fermant la porte au nez. Soyez sympa vous pouvez bien faire ça pour moi et si c’est trop vous demander une charge de travail supplémentaire à endosser faites moi seulement don de son dix-chiffres privé je l’appellerai en numéro caché et là il sera baisé propre et net ! D’accord je dois me confesser tant que je suis dans les chiottes de mon chez moi bien à moi, c’est pas tellement avec ces mots là que j’ai convaincu Monsieur-l’homme-d’église, j’ai dû laisser trainer quelques « je vous salue Marie machin-mon-cul, pardonnez moi mon père », et autres « priez pour nous pauvres pêcheurs » mais il fallait bien user de stratagèmes en tous genres et le temps manquait encore une fois… Aucun regrets j’ai fini par avoir ce que je voulais et maintenant que l’heure de mon forfait illimité à sonnée je vais pouvoir enfin l’appeler, pas la peine de me lever et me rhabiller pour ce que j’ai à lui dire il n’est nul besoin d’y mettre les bonnes formes. Ça sonne…

29 janvier 2011

29 Janvier : Jour de suractivité


Jour de peu de temps pour donner mes mots la soirée est bien trop courte nom de Dieu il faudrait bidouiller les aiguilles du compte-minutes pour faire dans le complet. Pardonnez-moi la rigueur manque aujourd’hui mais on m’a épinglé de la tête aux pieds et de mes membres je n’ai plus le contrôle, après tout je ne vous ai rien garanti et si la mémoire fonctionne autant que je veux bien le croire je n’ai aucun compte à vous rendre, le premier jour de grands changements j’avais annoncé que je serai une fille bien plus mal élevée et à ça il me semble que vous n’avez rien à ajouter…

28 janvier 2011

28 Janvier : Jour de mise au point


Réveil en visions fort douteuses faut bien le dire le monsieur ne m’a pas paru si net que ça et pourtant il en avait de la précision à revendre, de la jouissance à faire sortir. Alors mon-bon-monsieur tu vas devoir me régler un peu le compteur et faire les vérifications nécessaires à ma mise en marche si tu tiens à la qualité promise et signée contractuellement. C’est ce qui t’es dû et si tu as besoin d’y aller avec les doigts je prendrai sur moi pour ne pas avoir de refoulement au-dedans, je te laisserai y fourrager dans ma mécanique intérieure sans sourciller me retiendrai du meilleur comme du pire seulement si tu promets de ne pas me regarder dans les yeux. Ça ce serait bien trop de honte à assumer et je préfèrerais mourir que d’y repenser alors sois gentil mon-bon-monsieur fais ça vite ne m’oblige pas à observer et surtout par pitié ne te retourne pas une fois l’affaire terminée.

27 janvier 2011

27 Janvier : Jour de premier grand changement partagé


Femme-aux-longues-jambes-et-à-la-peau-sombre que je croise  à maintes reprises ces derniers temps en la demeure, la discussion s’entame en paroles amicales et petits rires complices, ma belle promis je vais te la faire sourire ta vie et aucun regret d’avoir fait l’effort de quitter la maison trop longtemps habitée. Les projets vont bon train, à ce rythme là je ne dormirai pas avant demain tant pis pour les rêves que j’aurais voulu prolonger, il faut s’y atteler plus sérieusement  aux nouveaux grands changements et si je te demande d’en faire autant ce n’est pas par-dessus la jambe c’est pour plus de confort au bout du bout des comptes et moins de risque d’être mal à l’aise tu le sais bien. Jours de petits espoirs pour l’une comme pour l’autre la page doit se tourner aucun doutes la dessus il faudra rayer les mauvaises réminiscences qui ne font jamais de bien et seulement à ce moment là on s’en sortira. Les premiers temps seront difficiles et s’ils doivent se prolonger qu’il en soit ainsi…

26 janvier 2011

26 Janvier : Jour mi-figue mi-raisin, enfin peut-être plus figue quand même

Vais finir par m’y habituer au secret il faut y croire sans se tresser les doigts c’est presque devenu inné d’être cette erreur là, oh y a pas à s’en plaindre faut quand même pas prendre les gens pour des cons la sale affaire je m’y suis fourrée de mes deux pieds à grands sauts en-veux-tu-en-voilà et vous pouvez bien essayer d’ouvrir le débat en spectacle amusant si ça vous chante ma gaité ne durera que ce moment là et comme vous dites ce sera déjà ça. Seulement en début de soirée quand j’examine les clichés pris à tord et à travers pendant l’excursion du jour je le vois clairement le petit trou qui bivouaque, c’est Monsieur-le-vide qui ramène son grain de sel ça ne me plait pas des masses j’ai déjà eu à faire à toi et sache que la prochaine fois je ne te ferai pas de cadeaux mon gars. J’ai beau lui adresser tous les signes que j’ai en réserve à coup de bras d’honneur et d’insultes olé olé il me néglige l’enfoiré ! C’est de l’autosuffisance tout ça et à moi on ne me fait pas ce genre d’entourloupe alors ne fais donc pas le malin je t’attends au tournant avec ustensiles et outils appropriés.

25 janvier 2011

25 Janvier : Jour de prise de risque qui paie


Ai pris un malin plaisir à me jeter dans la gueule du loup à l’intérieur il ne fait pas si chaud ni sombre, j’ai l’occasion d’aller y farfouiller dans son gosier à l’animal enfin la possibilité de patauger dans les aliments prédigérés, jouer à re-pigmenter les couleurs ternes et à faire glisser la chaire plus-si-fraiche-que-ça entre mes doigts trop propres. Ça donne envie d’y goûter à ce menu trop vite avalé j’en profite pour me goinfrer, d’abord une extrémité léchée puis un morceau négligé que je croque à pleine dent…C’est pas dégueulasse nom d’un chien il ne se refuse rien le fumier ! Je compte bien y rester encore un moment dans l’antre pas encore tout à fait repu et vous pouvez bien agiter pieds et mains rien n’y fera j’ai trouvé mon nid pour la nuit alors foutez moi la paix et allez voir ailleurs si j’y suis. Pour ce qui est de retrouver la sortie, je n’ai qu’à attendre la digestion complète et me laisser guider…

24 janvier 2011

24 Janvier : Jour d’indépendance nasale


Jour où les odeurs du tout-en-bas décident d’envahir la surface et de s’immiscer dans les rues de la cité pour plus de reconnaissance et un peu moins de bavardage. Ça me plait à coup sûr tout ça, renifler à plein poumon l’odeur de putréfaction des corps avaler l’air par la bouche pour s’imprégner même au-dedans, c’est comme une odeur de pisse à chaque intersections un goût de foutre qui cramponne les réverbères, une envie soudaine de me mettre à poil et de laisser la crasse olfactive faire son boulot et me coller à la peau. Mais qu’ils retirent leurs mains pudiques de leurs visages déplaisants tous ces autres vivants c’est pas bon de se barrer les sensations comme ça, aujourd’hui on vous offre le vrai à respirer celui qu’on peut pas filtrer avec lequel on peut pas tricher, que même utiliser un désodorisant ce serait une belle connerie. C’est pas tous les jours que vous l’aurez cette possibilité alors virez moi ces tenues de puritains et venez donc mettre vos deux pieds dans la merde, permettez vous le privilège au moins pour cette fois de vous souiller les conduits internes et d’aller  déterrer les perceptions primaires. Ça ne peut pas nous faire de mal.

23 janvier 2011

23 Janvier : Jour de sommeil à pas récupérer


Maux de tête en surnombre dans la boite crânienne c’est ce qui a donné l’alerte, tiré le signal d’alarme pour aller m’y enfermer dans l’abri anti-mauvaise-journée tout au fond bien au loin là où tu parviens à t’endormir à tous les coups même quand les paupières ne sont pas si lourdes. Ce genre de sommeil pas nécessaire il faut m’en méfier, je le sais pourtant que les images apparaissent facilement dans ces moments là et que rêver depuis quelques mois ce n’est pas ce que je fais de mieux, ce sont des tableaux pas nets pas bien propres qui me passent par la tête et nom de dieu rien à faire pour éviter le bain de sang, l’étiquette interdit au moins de 16 ans au bas de l’écran, le bouquet final du trop plein accumulé. Contre ce merdier là je ne peux rien faire c’est mon inconscient qui fait son malin le salaud et aucune lame ne peut en venir à bout j’ai déjà essayé figurez-vous, savais plus très bien si je dormais j’ai tendance à confondre mes jours et mes nuits avec cette qualité d’image, c’est la douleur qui m’a fait réaliser de quel côté j’étais. Et bordel encore aujourd’hui ça n’a servit à rien d’aller me planquer si ce n’est avoir perdu deux heures d’une précieuse journée et m’être réveillée avec le même souk douloureux derrière les yeux. Il va falloir se purger et le corps et l’esprit pour pouvoir attaquer la nouvelle semaine du bon pied. La prochaine fois penser à faire une tentative plus franche, un jour à se taper la tête contre les murs sans se soucier des éclaboussures après tout un bon petit coup de neuf ne ferait pas de mal à mon intérieur et le rouge c’est tendance cette année non ?

22 janvier 2011

22 Janvier : Jour d’une croix à faire sur l’envie maternelle


Jour de pensées envers le petit enfant que je n’aurai jamais pas la disponibilité requise pour l’aider à vivre le gamin et pas assez d’amour dans mes tiroirs j’ai bien cherché si je le jure, je pourrai pas lui offrir le joli à ce petit bout d’homme c’est pas l’envie qui manque aurai bien aimé le moucher et porter le cartable trop lourd en fin de journée mais trop de risque que ça finisse mal tout ça. Il faut y penser aux conséquences des actes de la mauvaise mère qui ne prend pas le temps de caler ses pas sur ceux de son petit et qui finit par l’obliger à laisser trainer ses lambeaux de chairs sur le bitume à force de déplacements trop rapides et de chaussures limées jusqu'à l’os. Ça l’aiderait pas à bien commencer la vie de devoir apprendre à marcher sur le dos du pied alors il faut s’y résoudre la maternité c’est pas pour toi ma fille tu ferais bien trop de dégâts nom de dieu et on finirait par te l’arracher pour le donner aux plus offrants. Oh faut pas s’en faire l’idée commence à rentrer et en attendant qu’elle soit complètement installée j’ai toujours près de mon lit cette photo que j’ai volée à une bien gentille maman dans le métro.

21 janvier 2011

21 Janvier : Jour de soutien


S’il le faut je veux bien l’être sa béquille à ce vivant là il peut s’y appuyer sur moi je lui accorde cette opportunité si en retour il me paie pour mes services. Oh faut pas être choqué, tout ce monnaye aujourd’hui et pas la peine d’en faire un foin, à ce jeux je ne me débrouille pas si mal alors ça peut se comprendre qu’il me choisisse moi pour faire ce boulot là et j’y tiens à ce gars c’est pas de la contrainte tout ça une possibilité de plus de me sentir utile. Tu peux y aller franchement te reposer de tout ton poids sur moi les jambes ne flancheront pas et les pieds ne s’enfonceront pas dans le sol crois moi il est solide ce corps grâce auquel je te maintiens alors lâche prise si c’est ce qui te fais du bien je te porterai sur un bout de chemin tu peux compter sur moi la demoiselle elle peut tenir le coup c’est presque sur…En tout cas pour un ami comme toi ça vaut bien le coup d’essayer…

20 janvier 2011

20 Janvier : Jour de nouveaux grands espaces


Ai pris le temps d’aller y vadrouiller quelques minutes dans le nouveau secteur qu’on m’a donné à voir, pas si mal foutu en rues pavées et couloirs de bus qui te crachent leur fumée toxique à la gueule quand t’as eu la mauvaise idée de leurs tourner le dos le temps de figer un peu le lieu à travers ce petit truc noir et bleu en plastique que tu trimballes partout et que tout le monde te demande ce que c’est et à quoi que ça sert ils disent. Pas de temps à perdre en explications iconographiques, vais pas les laisser me saloper la promenade en intérêts portés à mon sujet non vais plutôt aller m’y engouffrer dans l’inconnu pour avoir un morceau d’endroit en plus à épingler à mon tableau de découverte quand je rentrerai dans mon chez moi bien à moi. Et ce sera déjà pas mal pour la journée !

19 janvier 2011

19 Janvier : Jour de poursuite pas nette

Jour de marche en pas longs rapides et agités vers la demeure où il fait toujours bon vivre c’est de la peur nom de dieu, au-dedans c’est de la peur ! La faute à l’homme-sans-visage qui me suit de très près bien trop près. Ce n’est pas une manière de faire ça monsieur il y a une distance à respecter la nuit n’aide pas j’en conviens mais chier ! Tu vas finir par me la faire monter la crise d’angoisse, tourne à la prochaine la rue halle elle est toute à toi pas de raison de continuer ton chemin sur ma trace alors pas de blagues disparaît mon gars avant que la ficelle casse, tu l’as trop tirée et bientôt le bruit des roulettes du sac-trop-lourd-à-porter sur les gerçures du trottoir mal goudronné me fera l’effet de petits coups trop bien placés et impossible alors de garder le contrôle. Tu ne le vois pas que j’accélère le pas, que c’est du souci que tu me causes ? Mon salaud encore une foulée et je me défends personne ne pourra me blâmer c’est toi qui à commencé et sur le rapport je ferai mention de légitimité alors si tu tiens à ta vie laisse moi ici, quoique ça pourrait me donner une vraie raison d’entamer ma première série de meurtres juste pour voir ce que ça fait. Il a disparu. Une prochaine fois peut-être, surement même…

18 janvier 2011

18 Janvier : Jour de souvenirs passés et futurs


Oh il fallait bien qu’il arrive ce jour à rappeler les souvenirs passés, monsieur-le-grand-chef n’a pas louper la marche et il s’y est engouffré bien au chaud dans le petit trou aux rebords tout en coton. Tout y est tellement plus douillet. Aucun mal à me les remettre en tête les semelles de chaussures usées par les pas lourds de l’ado qui tient à laisser coûte que coûte ses empreintes dans le sol, peu importe l’espace tant que la marque est dessinée pour un bout d’éternité. De vous à moi c’est pas du mauvais qui m’a picoté à l’intérieur, une once de peur au dehors pas fier j’étais mais ça l’a fait pousser le rire au fond. A présent j’en suis à faire renaitre les souvenirs d’un coup d’œil rapide aux alentours et je le sais que la dernière tache déposée dans mon chez moi bien à moi elle me restera en pensées positives d’une crépitation par moi exhortée, elle aussi pour un bout d’éternité.

17 janvier 2011

17 Janvier : Jour d’épi


Journée commencée en tracas de cheveux mêlés pas beau à regarder dans ce cas il faut pourtant bien s’y coller devant la glace pour réparer ce qu’on peut et aller le perdre le peigne dans le qui-pousse-plus-tant-que-ça. Oh faut pas croire pas si dégoutée du joli minois de la fille qui se féminise de jours en jours non, c’est le regard qui réclame d’être éviter difficile d’échapper à la tentation d’aller y chercher des réponses, de celles que la mauvaise personnalité essaie de me cacher. Tu le sais que je n’aime pas ça les coups foireux à ta manière et que contre moi je ne peux pas me battre alors sois gentille arrête de me donner autant de fil à retordre. De plus j’en suis déjà au 11ième miroir brisé depuis le début d’année et on le sait toutes les deux que l’argent manquera bientôt pour le 12ième… C’est pas de ma faute si on nous l’a collé ce putain d’épi en façade, là où même les plus doués en mensonges peuvent difficilement faire croire qu’ils ne l’ont pas remarqué. Alors il va falloir de la bonne volonté des deux côtés et aussi m’outiller en rasoir et scalpel pour tenter l’impossible.

16 janvier 2011

16 Janvier : Jour de grande annonce

Oyé oyé messieurs dames le jour du changement de vie à sonné pas pour moi aucune surprise de ce côté-là mais des réjouissances sont à prévoir et à mettre en réserve. Grand secret à moitié dévoilé ne pas en faire un foin les consignes sont strictes la boite reste close jusqu'à preuve du contraire la bouche n’en dira pas un mot, ne pas sortir les violons trop vite pour cause de suspicion trop hâtive la marche n’est pas encore à célébrer il faudra attendre le retour de l’enfant dans sa cité pour que les confettis et autres serpentins éclatent sans grande surprise. Je plains le pauvre homme qui devra de ses ongles racler le papier mâché tout incrusté  au goudron que j’aurai piétiné. Au levé du jour il ne restera que lui et les cadavres de la nuit…moi je serai déjà loin.

15 janvier 2011

15 Janvier : Jour de mémoire à réactiver


Consonnes et voyelles à s’approprier au-dedans du cerveau suffisamment mis à contribution pour la journée en demande d’attention et petits réconforts à distribuer. Lettres incapables de se mettre en rangs au moment de l’appel bordel c’est pourtant pas compliqué d’obéir aux sommations et de poser un peu d’ordre dans tout ce foutoir, c’est trop de combinaisons de mots possibles pour ma mémoire malhabile et c’est sur qu’il va falloir en passer par un bon tri à faire, se débarrasser des données superflues et aller gratter à tous les râteliers pour trouver le minimum de place nécessaire où installer au mieux les bouts de textes à imprimer en surface.

14 janvier 2011

14 Janvier : Jour d’une minuterie bien trop courte

Jour d’un appui régulier sur le bouton, ridicule de la tranche de temps salopée en démonstration de jeux de clefs et autres dextérités, avec en tête le compte des secondes passées successivement à faire réapparaitre le jour à coup d’index. Essai de rapprochements sans succès le sombre me soumet aux pas de course et me laisse à peine le temps de dire ouf, raté pour la tentative honorable ma belle bien joué, on ne sait jamais si ça se trouve le jeu en valait la chandelle.

13 janvier 2011

13 Janvier : Jour de surchauffe

Pas la peine d’en passer par quatre chemins, les nerfs ont fait leur affaire de mon circuit interne et la machine a déraillé c’était du à-prévoir tout ça c’est ce qui arrive quand la graisse essentielle est en rupture de stock. Un petit effort ma fille il va pourtant falloir serrer les dents tout du long et aucun signe de défaillance pendant la réparation de l’équipement ne sera accepté, j’ai voulu être forte voilà ce que j’y gagne. Alors deux trois dizaines de cigarettes pour la soirée j’en profite pour mettre le deuxième coup de pelle dans la terre après tout au dedans il n’y a rien de plus à abimer.

12 janvier 2011

12 Janvier : Jour de prise de distance


Pas trop envie d’aller y fourrer mon nez dans les affaires du monsieur-pas-propre-sur-lui par cette journée plutôt agréable faut bien le dire, un chemin tout tracé ça fait du bien de suivre les panneaux sans réfléchir c’est de la confiance en moi qui monte quand j’en ferme les yeux pour traverser la route en dehors des passages sécurisés et pas une égratignure en trophée à exposer il va en falloir des explications aux connaissances plus ou moins profondes qui gravitent tout autour pour bien vouloir la croire mon histoire. Oh pas d’inquiétudes quant à la confiance, là-dessus non, c’est sur le fait de ne pas fourrer mon nez qu’il va falloir trouver les bons mots. Croire au changement ça demande du temps.

11 janvier 2011

11 Janvier : Jour de la belle missive

Jour du bon monsieur, ah mon nouveau monsieur à moi le bel inconnu joli cœur que vous êtes, permettez que dès aujourd'hui je vous nomme ainsi. Jamais au hasard d'une transparente bousculade on ne s'était figé sur moi pour donner...juste me donner. De vos mots sur ce morceau de papier déposés je garderai le chatouillement au dedans, l'attention, la tenue du stylo et l'encre qui en à coulé de moelleuses lettres formées et bien sûr la suite de chiffres timidement griffonnée de part votre main vertueuse. Belle surprise à retenir au moment du bilan de fin de journée, de celle qu'on a peur de partager, que même une gamine qui s'en livrerait à son journal ce serait déjà trop. Trop de mauvais doutes, d'angoisses d'en perdre un bout en route et nom d'un chien me balancer une telle pureté ça ne peut pas simplement se clôturer par des actes de bas ventre mélangés, c'est pour du bonheur partagé dans tout les cas n'est ce pas? oh toi le-petit-que-je-claquerais-bien tu vas me faire le plaisir de baisser le son de ce putain de dessin animé avant que je perde mon sang froid et te retire tout futur petits bonheurs de flux d'images continues. Le temps est à la réflexion et l'importance est telle qu'un acte de maltraitance ne m'empêcherait ni de dormir ni de rêver aux mots qu'aujourd'hui on m'a donné.

10 janvier 2011

10 Janvier : Jour de réappréciation des êtres


Excitation intense pour le premier jour de reprise de l’activité alimentaire, fin de la conditionnelle, oh c’est du soulagement pour être franc. Remettre un pied sur le marché, que même j’ai acheté des chaussures neuves qui brillent pour leur en mettre plein la vue aux collègues, qu’ils en reviendront pas du changement opéré, qu’ils peuvent pas le deviner que je suis en mutation. Surtout ne pas passer la tenue obligatoire avant de m’être assurée d’un minimum d’intimité, garder les distances adéquates et ne pas leur donner l’occasion de voir les marques par encore cicatrisées attachées à la peau, voudrais quand même pas révéler les secrets de fabrication du nouveau moi et leur gâcher la surprise. Vais pouvoir faire à nouveau dans le social, ça c’était un vrai manque.

09 janvier 2011

09 Janvier : Jour de faute avouée à demi pardonnée

Jour d’un grand pas en arrière pardon pour l’affront de la veille madame ma conscience m’a remis sur le droit chemin pendant la nuit à coups de fouet et de pointes acérées, ce matin le réveil n’a pas été sans peine ce sont les plaies ouvertes des stigmates infectées qui m’ont fait me lever et me repentir. Pour échapper aux foudres du tout-haut l’intention de m’enfuir m’a traversé l’esprit mais je peux courir pendant longtemps tôt ou tard Dieu me punira. Je jure alors de prier à m’en bruler la paume des mains pour faire oublier la chienne d’idée du petit meurtre, la mauvaise qui s’est incrustée au dedans et de laquelle je ne me suis pas méfiée. Si de mes mains doit un jour périr l’âme d’un bon samaritain faisons en sorte d’esquiver les regrets, aujourd’hui nous n’y sommes pas encore et tant pis pour la déception des uns et des autres qui m’attendaient au tournant, je chercherai un autre moyen de me trouver. Les réminiscences de mon ancienne personnalité ont pris le pas sur moi pour m’éviter la longue traversée du désert, enfin une chose dont je peux être reconnaissante, prions pour ça aussi. Et penser à trouver le désinfectant avant d’y laisser des membres.

08 janvier 2011

08 Janvier : Jour de préméditation du premier essai


Jour de léthargie cause de trop plein d’images en mouvements passées à travers la rétine, ça m’en donne des idées de sales affaires dans lesquelles me lancer, de celui qui aura fait l’erreur d’être le premier à croiser ma route et que Dieu me pardonne pour la vie initiale que je vais ôter, se construire une nouvelle personnalité ça demande d’en passer par les sacrifices. Elle pourra le comprendre ça la personne qui en fera les frais que c’est pour me trouver que je vais faire cet essai, quant au corps laissé au hasard nul besoin de me salir les mains quand on à la chance de porter un nom comme le mien et puis merde on l’a tous voulu que je mette au placard la jeune fille modèle que j’étais alors la moindre des choses c’est qu’on ne m’emmerde pas avec le nettoyage...

07 janvier 2011

07 Janvier : Jour de sainte névrose


Jour de prise de conscience, d’affect mal libéré, de petits symptômes coincés entre les dents et bordel il va pourtant falloir en faire quelque chose de cette situation à moitié plaisante, ces choses là on ne les garde pas pour la vie quand on est saint d’esprit et ne venez pas me dire qu’aujourd’hui c’est ma fête, qu’il ne m’arrivera que du joli parce que quand on est une intrus comme je le suis c’est par la porte de service qu’on fait son entrée comme sa sortie et ça, ça n’apporte jamais rien de bon… Alors deux trois dizaines de cigarettes pour la soirée j’en profite pour mettre le premier coup de pelle dans la terre.

06 janvier 2011

06 Janvier : Jour où on tire les rois et où on pique le valet


Jour où on plante les longs couteaux dans le dos des vilains pas beaux qui méritent que ça qui disent les gens de la haute monarchie. Ma demoiselle toi tu auras la casquette de valet ne commence pas à faire la tête il faut bien une victime et de toi à moi j’aime autant que ce ne soit pas pour ma pomme. Rassure toi par là j’y suis passée aussi et pas si tard que ça crois le bien que ça me vrille les organes internes de te voir dans de pareils draps, le pas propre et clairement pas net aujourd’hui c’est pour toi mais ne me demande pas de me repentir pour les bassesses infligées par des rois qui se sont autoproclamés, ici je n’ai pas de rôle à jouer ne suis que spectatrice et de toute évidence pas là pour ça. Nom de dieu je ne m’en excuserai pas.

05 janvier 2011

05 Janvier : Jour de souffrance buccale


Il faudrait qu’un gentil-tout-plein m’apporte la tenaille pour m’arracher les dents qui poussent comme du chienlit et un cutter pour découper les amygdales à feu et à sang. Nom de dieu ça coûte la sagesse aujourd’hui et ça paie pas les accompagnements aux ballades vertueuses dans le froid je vais finir par y aller avec les doigts, enfoncés au plus profond de la zone sinistrée arracher la douleur des deux côtés dépiauter la peau de son partenaire et qu’importe si le massacre s’éternise j’avais demandé à ce qu’on m’apporte mes outils ça n’a pas été fait. Il serait bon alors que vous reculiez de deux trois pas au moins et fermiez les yeux pour les moins courageux car il se peut que de mon sang nos visages à tous soient tâchés.

04 Janvier : Jour des retrouvailles


Jour de reconnexion avec Monsieur le bonheur ah ça fait du bien vraiment il était temps qu’il arrive le petit instant fragile que ça m’aurait chiffonné de l’attendre une minute de plus le fainéant. Le linge sale s’est lavé pour la journée et le sourire pousse sans besoin aucun de l’arroser, comme il me tardait de te retrouver mon monsieur à moi et ça même seulement pour une journée. Il y a de la matière à mâchouiller, des choses à libérer mais la faute à pas de chance pas de chance la bouche se clos du trop bon difficile à partager, cette fois je le garderai au dedans et vous n’aurez rien. Oh faut pas le prendre mal c’est pas de ma faute si trop donner ça m’a déjà coûté un bras.

03 Janvier : Jour du retour de l’enfant pas prodige

Jour du petit voyage pas bon à digérer mais toujours mieux que l’aller c’est dire, moment de paysages insaisissables de vitres pas toutes propres et de messieurs dames trop polis. Colis déposé chaire humaine à destination l’enfant pas prodige se démerde avec sa grosse valise pour rentrer toute seule c’est ce qui arrive quand les quais sont vides de connaissances malgré la bonté distribuée en pas moins d’une année. Tant pis pour les conséquences du franc parlé on fera le bilan en fin d’année.

02 Janvier : Jour d’obligations familiales


C’est pas pour aujourd’hui le grand saut dans la tranquillité mais déjà la possibilité de m’y mettre aux bien trop mauvaises habitudes des filles pas sages alors on y va et ne venez pas me faire la morale parce que je ne mange pas, à mon cou est accrochée une petite pancarte où on peut lire : « attention je mords » ne faites donc pas les malins avec ça, vous le savez que dernièrement j’ai été plus que moins sonnée et qu’on ne sait pas trop aujourd’hui ce qu’il s’y cache sous ce faux semblant de sœur bienveillante que je suis. Les choses ont changé.

01 Janvier : Jour du premier grand changement


Jour d'une nuit blanche entre deux années essai d'un détachement dans le but de tout réinitialiser ça c'est une bonne chose à n'en pas douter le jour du premier grand changement est arrivé, jour d'un bon coup de balais à passer et pas question d’oublier volontairement les coins qu’on ne m’y prenne pas, il en faut du renouveau si on commence à regarder en arrière les actes manqués. Allez c’est pas le moment de flancher faut bien la prendre cette bonne résolution personne ne le fera à ma place alors c'est promis, scellé cette année je serais une fille bien plus mal élevée.